Cyprien Gaillard

Cyprien Gaillard

Cyprien Gaillard est un performer, un touche-à-tout. Que ce soit quand il présente le film Desniansky Raion en 2007, quand il est célébré par le prix Marcel Duchamp en 2010 ou quand il est shooté par Terry Richardson, Cyprien Gaillard subjugue.

A 30 ans à peine, il est considéré comme un des talents les plus prometteurs de l’art contemporain et il réussit la prouesse de nous surprendre un peu plus à chaque création. Avec Geographical analogies, Cyprien Gaillard prend 900 polaroïds représentant des pièces architecturales du monde entier, souvent en décrépitude : villes fantômes, HLM en cours de rénovation, ruines archéologiques… Cette création a fait le tour du monde, de Bâle (Suisse) au MoMa de New York.

Avec The New Picturesque, il revisite des peintures du XVIIIè siècle à la craie blanche, avec une interrogation autour de l’art : Qu’est ce qui mérite d’être peint ? Il créé un buzz avec la performance Real Remnants of Fictive Wars où il déclenche des extincteurs industriels dans des lieux incongrus avant de filmer et photographier le résultat.

Cyprien Gaillard est en perpétuelle recherche du sublime dans une architecture détruite. Il aime quand la décrépitude d’un bunker ou d’un bâtiment effondré se fond avec la nature. Il fait le tour du monde pour découvrir de nouveaux lieux vandalisés par l’Homme. Cependant, Cyprien Gaillard s’insurge quand les instances politiques cherchent à masquer ce qui fait partie du paysage selon lui. Ainsi, il confiait aux Inrockuptibles en 2010 :

« Partout c’est la même politique, s’emporte-t-il : on détruit des architectures sérieuses pour rénover les quartiers devenus insalubres. A Glasgow, on démolit des immeubles historiques pour construire un village olympique. On accuse les vieux bâtiments d’être désuets, mais en vérité les nouveaux immeubles sont beaucoup moins durables, ils sont même obsolètes avant même d’être finis. Je vais à Manchester à la fin du mois de novembre, pour construire une sculpture publique. C’est ce que j’aimerais faire le plus intensément aujourd’hui et dans les années à venir. C’est un monument pour deux immeubles historiques, moitié-béton, moitié-brique, faits avec les gravats de l’immeuble HULME et de l’église de Moss-side, tous deux emblématiques de l’ancien Manchester, cette cité ouvrière qui fut aussi la ville de Joy Division, New Order et de la Hacienda. Tout a été rasé, on est passé d’une ville de production à une ville de consommation, avec des immeubles post-postmodernes et de grandes rues piétonnes. La ville est ignoble, mais les gens sont magnifiques, et ils ont beau faire, ce n’est pas l’architecture qui fait la ville, c’est la population. »

Cyprien Gaillard est au Centre Pompidou (Paris) depuis le 21 septembre jusqu’au 9 janvier 2012.

Cyprien Gaillard

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A propos de l'auteur

Créatrice de Spanky Few