Bénédicte Perrin est une personnalité bien connue du monde la musique grâce aux soirées French Pop Mission, qu’elle programme depuis plusieurs années à Paris et en Province. Mais au-delà de son goût pour la musique et pour la découverte de jeunes groupes, Bénédicte est une pile électrique qui déborde d’une énergie créatrice qu’elle met aujourd’hui au service de la mode avec sa marque, Bénédicte Beau. Deuxième rencontre avec une passionnée passionnante.

1525225_686720324712836_1009210514_n

Hello Bénédicte, on t’a quittée en tant que programmatrice de soirée, on te retrouve en styliste. Quelle révolution ! Tu peux nous en dire plus ?

Ce qu’il faut savoir c’est que j’ai toujours cousu. Un jour ma sœur m’a mis une machine à coudre entre les mains et m’a dit « Tu n’as qu’à faire tes robes pour tes poupées ! ». Depuis ce jour j’ai toujours créé pour moi, ma famille et quelques clientes… Mais je n’avais jamais ressenti le besoin de me lancer professionnellement dans cette activité. Il fallait que cela mûrisse en moi, j’avais besoin de faire d’autres choses pour que je me rende compte, finalement, que j’étais prête et surtout, avec plein d’idées. En fait, ce n’est pas une révolution, mais une évolution logique, une construction personnelle pour aboutir à un véritable épanouissement créatif. Je suis prête pour une nouvelle aventure !

As-tu toujours aimé le stylisme et plus généralement la mode ?

J’ai quatre passions : l’histoire, la musique, le cinéma et la mode. Ces 4 passions sont toujours présentes à mon esprit : elles s’enchevêtrent, se complètent, s’entrechoquent…il y a toujours des passerelles les unes entre les autres. Je suis bien évidemment la mode au jour le jour et je vis au rythme des collections, mais je m’intéresse beaucoup aux nouveaux créateurs, car je pense que, comme la musique, la mode a besoin d’un nouveau souffle. Christine Phung est une styliste incroyable : pleine de délicatesse et de pureté, ses collections surprennent aussi par leur originalité tout en subtilité. Les 60’s & 70’s ont été des périodes incroyables : la mode y a obtenu ses lettres de noblesse et mon travail est profondément inspiré de cette période. Je suis émue devant les collections d’Yves Saint-Laurent, stimulée par l’avant-gardisme de Paco Rabanne et envieuse des créations de Courrèges…Ceci dit, la mode à la cour d’Henry VIII était aussi d’une grande beauté !

Qu’est-ce qui t’inspire au quotidien ?

La mode est une mise en musique et en image de nos parcours au travers des siècles, un reflet sociologique et psychologique des différentes époques. C’est aussi un moyen d’expression, d’identification et un signe d’appartenance. Mais elle peut-être aussi singulière et c’est cela qui m’intéresse. J’aime la mode qui parle, qui devient un réel moyen d’expression personnel. Je m’inspire de tout et surtout je m’efforce de regarder toujours autour de moi : les films, les magazines et tous les moyens communications actuels bien sûrs, mais aussi dans la rue, au cours de mes voyages. J’enregistre des images inconsciemment et les idées viennent d’elles même…j’ai cette chance. Il m’arrive fréquemment d’être réveillée par une idée… Je saute alors de mon lit pour la dessiner ou créer directement !

Qu’est-ce qui t’a décidé à sauter le pas et à lancer ta marque ?

Je suis très instinctive et j’avance au gré de mon inspiration et de mes désirs (j’ai cette chance). Il y a moins d’un an, je me suis dit : « C’est maintenant, je suis prête ». C’est aussi simple que ça. Très franchement de nombreuses personnes autour de moi me poussaient à me lancer dans cette activité depuis très longtemps. Mais je n’étais pas prête. Je pense que je devais passer par des étapes avant de sauter le pas. Je suis comme ça : si je saute c’est par ce que je le veux, non pas parce qu’on m’a poussée.

1796513_696493767068825_309844176_n

On te connaît surtout comme une personnalité liée à la musique. Comment se passe cette transition auprès de ceux qui te connaissent ?

Difficile à dire…je n’ai pas de retour et à vrai dire je ne me suis pas posé la question ! En fait il n’y a pas eu de transition à proprement dit : mais une sorte d’évolution naturelle s’est opérée, une transformation. Je pense que les personnes qui me suivent ont appris à me connaître inconsciemment : je prends les gens tel qu’ils sont et on m’accepte tel que je suis, du coup si je décide de faire des robes on trouve ça normal ! Une nouvelle lubie de Béné…why not !

Comment décrirais-tu la femme Bénédicte Beau ?

C’est une femme qui aime plaire, être regardée, séduire. Ses tenues sont inspirées de ce qu’elle est : elles reflètent sa personnalité, son état d’esprit. Elle pourra être rayonnante en noir, chaleureuse en blanc ou éblouissante en rouge. Le styliste fait une robe pour une femme, mais sa création n’existe pas si elle n’est pas assumée. Il y a quelque chose d’incohérent dans la mode : on veut créer pour tout le monde, que chacun porte la même chose. Il faut se ressembler pour être reconnu : c’est faux. On reconnait une personne par sa singularité. D’ailleurs mes robes sont sur mesure, chaque modèle est unique comme chacune de mes clientes. La femme Bénédicte Beau ne suit pas de code, elle est authentique et spontanée aussi dans sa manière de s’habiller.

Quelle place a la musique dans tes collections ?

La musique est mon moteur, mon énergie vitale. Elle rythme mes journées et donc mon travail. Mes créations fusionnent entre la mode parisienne des 60’s & 70’s et l’esprit Pop Swinging London : je fais du Class-Pop-Sexy.  Je pense qu’on aurait pu voir quelques-unes de mes robes sur Canarby Street ! En résumé, la femme doit mettre en musique sa féminité et je veux lui fournir quelques partitions.

Comment comptes-tu développer ta marque dans les prochains mois ?

J’ai été sollicitée pour diffuser mes créations sur des sites de e-commerce en France et à l’étranger, et ce, dès septembre. Par ailleurs, je prépare aussi une vidéo « révolutionnaire » pour l’automne ainsi que des shootings qui auront lieu tout au long de l’année. Je pense aussi à un prochain défilé début 2015 !

1622775_701379633246905_1670196794_n

Crédits Photos : Fabio Soares

A propos de l'auteur

Créatrice de Spanky Few