Lorsque le Comptoir Général nous a invités à découvrir son nouveau concept store, on a été très enthousiastes. Nous n’avions jamais visité ce lieu, mais nous en avions beaucoup entendu parler. Le rendez-vous a été pris le 2 décembre à 19h et c’est par un froid glacial qu’on a passé un portail anonyme, parcouru une longue allée illuminée pour pénétrer dans ce lieu incroyable au coeur de Paris. Car oui, le comptoir général est bien un lieu incroyablement frais, dépaysant où « coolitude » rime avec « authentique ».

Secousse

Le Comptoir Général est un musée dédié à l’art du ghetto : c’est ainsi qu’il a choisi de désigner toutes ces cultures marginalisées, méconnues, exotiques et dépourvues de moyens qui fleurissent aux quatre coins de notre planète, et tout particulièrement sur le continent africain. Il a pour mission de les défendre, les soutenir et les représenter à travers de multiples activités : cinéma, expositions, conférences, bar et restauration, attractions, production artistique, boutiques (disquaire, friperie, bibliothèque, biffinerie, jardinerie), radio, tournages… Le Comptoir Général reverse l’ensemble de ses bénéfices dans le financement de ses projets artistiques et solidaires. Il adoptera prochainement le statut légal de fondation. 

Nous avons été très gentiment accueillis par Sara Rhoufrani qui nous a expliqué le concept du lieu  – qui se positionne comme un musée dédié à l’art du ghetto – et nous a invités à nous promener à travers les différents espaces. Et l’émerveillement commence dès l’entrée dans la Salle de Bal où canapés et bar côtoient un studio photo animé par Eglantine de The Impossible Project et stand de découverte de café. Après un passage au bar pour commander un cocktail Secousse (un étonnant mélange de vodka, concombre, bissap et jus de maracuja), direction la Mezzanine où Ize Teixeira nous fait découvrir la friperie africaine, le stand de bijoux et le salon de coiffure. La salle est immense, l’atmosphère magique.

Le Marché Noir

On retrouve ensuite Sarah qui nous emmène à la Salle de Classe, peut-être le vrai poumon du lieu. La végétation envahit l’espace sous le contrôle de la paysagiste Sylvie Da Costa, qui règne en maitre sur La Petite Boutique des Horreurs, le centre de cette jungle urbaine. Ce soir-là, Ludvina Sanchez de Pachamamaï l’a rejoint pour présenter ses savons artisanaux et ses huiles essentielles. Elle nous raconte que dans certains pays, la population a trouvé une manière safe de cohabiter avec les grands animaux : des barrières de menthe qui bordent les territoires. Ses huiles essentielles sont issues des plantes impliquées dans ce type d’initiatives et contribuent à assurer un revenu à la population tout en protégeant la faune. Fascinés, on choisi une huile essentielle d’ylang-ylang, dont l’odeur nous poursuivra toute la nuit.

La Petite Boutique Des Horreurs

Passage devant le repair du Mokélé-Mbembe. Sara nous raconte l’histoire de Michel Ballot, explorateur qui cherche les traces du dernier dinosaure au Congo. Dépaysant, on vous dit ! On se dirige ensuite vers un buffet où trônent grillons, vers à soie et autres chenilles (on a goûté, on a adopté) qu’on déguste dans le Jardin Endémique malgré le froid.

Et c’est déjà le moment de quitter ce petit bout d’Afrique. Et c’est avec un peu de nostalgie qu’on part pour rejoindre le métro parisien.

Le Centre des Objets Perdus

A propos de l'auteur

Créatrice de Spanky Few