La Corée du Sud est un pays dont l’architecture mêle tradition et modernisme. Il est notamment possible de passer très rapidement d’un bloc d’immeubles à un environnement beaucoup moins urbain. De plus en plus, les architectes cherchent à élaborer des logements différents où esthétisme, fonctionnalité et responsabilité cohabitent. Séoul est le symbole de cette mutation.

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Dans les années 60, les barres d’immeubles se sont multipliées, laissant la population assez perplexe et peu encline à vivre dans des logements souvent peu spacieux et en hauteur. Pourtant, dans les années 70, l’exode rural pousse les sud-coréens à revoir leurs exigences en matière de logement. Un mode de vie plus occidentale apparait et avec lui, la généralisation de l’habitat collectif, privilégié par le gouvernement. Jusqu’au milieu des années 90, les constructeurs cherchent à rendre les immeubles plus fonctionnels et plus confortables, notamment en créant des cours intérieures qui sont vectrices de lien social entre voisins. Les années 2000 changent la donne et la Corée du Sud, en particulier la ville de Séoul, voit apparaitre une nouvelle génération d’architectes, s’inspirant des édifices occidentaux et développant des projets toujours plus ambitieux, à l’image de la résidence créée par l’agence YOAP. Celle-ci a en effet conçu une résidence à la fois moderne et discrète, qui s’inscrit parfaitement dans son environnement grâce à ses façades blanches et ses encadrements de fenêtre noirs. Ultra fonctionnelle, cette résidence se distingue essentiellement par le contraste entre son extérieur très épuré et son intérieur réalisé sur le modèle color block.

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On citera également le « Songpa Micro-Housing », un immeuble hybride, soit multi-usage, conçu par l’agence SsD Architecture. Celui-ci s’adapte en effet aux mutations de la société coréenne. En effet, il se compose de 14 blocs d’habitations modulables de surfaces réduites. Les résidents peuvent, soit occuper un seul espace, ou dans le cas de couple ou de colocation, combiner les blocs pour obtenir des espaces deux fois ou 3 fois plus grands. Les unités peuvent également servir à autre chose qu’à un logement, comme un bureau de travail, un atelier ou un lieu d’exposition.

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Le site Les Cahiers de Séoul a interviewé Seungmo Seo, fondateur de l’agence Hyojadong. Selon lui, « Séoul ose des choses, elle n’hésite pas à rompre avec le style général. La mairie à Séoul en est un très bon exemple en ayant fait le choix d’un design à la fois futuriste et agressif. Ce genre de design est si fort!  En fait il est très difficile à construire ce genre d’architecture dans un pays en développement. En cela, on peut affirmer que Séoul est avant-gardiste. Au départ cela me déconcertait, mais maintenant je le prends d’affection. À Séoul, ce genre de chose est possible« .

Cependant, et comme le souligne Le Courrier de l’Architecte, l‘architecture coréenne est parfois controversée. Les copropriétés de luxe ne sont généralement pas bien perçues en terme d’architecture tant la grande majorité de ces établissements a simplement reproduit des décors empruntés à l’Occident. L’une d’entre elles, le Lotte Resort Buyeo Baeksangwon signe ainsi une nouvelle architecture en matière de copropriété, loin des monotones méthodes habituelles. En effet, l’architecte architecte Kim Seung-Hoy a su concilier tradition et modernité en créant notamment une harmonisation entre Hanok et architecture moderne en béton armé.

Et si Séoul avait troué la formule magique d’une architecture novatrice ?

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Source : Cahier de Séoul / Lumières de la Ville

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