Si vous ne connaissez pas encore le golf urbain ou street golf, il se pourrait que vous deveniez bientôt fan de ce sport encore trop confidentiel. Nous avons rencontré Arno Pons, joueur de l’équipe française Log Golfos (dont fait également partie notre ami Eric Malavergne), qui revendique depuis juin dernier le titre de champion d’Europe. Arno, pour les néophytes, peux-tu nous expliquer ce qu’est le golf urbain ? Comme son nom l’indique, c’est du golf qui se joue en ville, avec des vrais clubs de golf, des balles semi-rigides (pour ne pas blesser les passants), et avec des cibles qui varient (très souvent du mobilier urbain comme une poubelle ou une statue). Comment t’est venue cette passion ? J’ai commencé à jouer dans l’agence de communication ou je travaillais (tout le monde s’était pris au jeu en tapant la balle sur la moquette). Puis on est descendu avec les créatifs de l’agence dans la rue pour jouer sur le bitume, et là on vraiment commencé à le faire plus régulièrement. C’est à ce moment que l’on a décidé de créer une équipe de Street-Golf nommé « Los Golfos ». Comment expliquer que ce sport soit si peu connu et reconnu en France ? C’est un sport alternatif qui ne cherche pas à devenir grand public. C’est même assez antinomique avec l’esprit du Urban-Golf que de chercher à séduire tout le monde… Mais il faut savoir que la France est le pays le plus actif au monde dans la sphère du street-golf ! N’est-ce pas un peu frustrant, surtout si on considère qu’avec ton équipe Los Golfos, vous êtes champions d’Europe ? Non, on « s’en fiche » pour rester poli. Mais c’est vrai que grâce à nous cette année la France aura au moins été championne d’Europe à un sport ! Tu exerces le métier de publicitaire, comment arrives-tu à concilier ton métier et ta carrière de sportif ? Entendons-nous bien, ce n’est pas une carrière de sportif ! C’est tout à fait conciliable comme toute personne qui a des passions à côté de sa vie pro (que ce soit pratiquer un sport, jouer de la musique…) Ces deux activités se nourrissent-elles mutuellement ? Le golf t’aide-t-il par exemple à appréhender ton quotidien de publicitaire ? Si oui, comment ? Honnêtement pas trop. Mais c’est vrai qu’appréhender un sport de manière alternative et un peu comme aborder une marque de manière disruptive. On retrouve la fameuse pensée « out of the box » qu’affectionnent tant les communicants. Peut-on considérer le golf urbain comme une innovation sportive ? Non, innover c’est inventer. Le street-golf est une réinvention du golf, pas une invention. Certains considèrent le golf comme un sport d’élite. Le golf urbain peut-il changer cette perception et être accessible à un plus grand nombre ? C’est tout le sens du street-golf, faire descendre le golf de son piédestal. Plus besoin de payer un greenfee et de mettre un polo. Tu descends dans la rue avec ton club, et 100% c’est gratos. Selon toi, comment va évoluer la vision du public et plus largement, le golf urbain dans sa globalité ? Je crois que le street-golf restera un sport de niche. Sauf si bien sûr un jour une mega-star s’y mettait ou si une grande marque décidait de médiatiser cette culture. Pour en savoir plus sur Los Golfos, rdv sur leur page Facebook