2015 sera l’année de Courtney Love ou ne sera pas. Apparition dans deux séries tv, dans Kurt Cobain, Montage of Heck – documentaire très attendu de HBO – hommage de la maison Gucci… L’égérie grunge est partout.

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On avait laissé Courtney Love il y a un an, quand elle affirmait pouvoir localiser l’avion disparu de la Malaysia Airlines. On la retrouve aujourd’hui sur le devant de la scène. D’abord dans la série américaine Revenge, où dès le 29 mars, elle incarnera une vieille connaissance du personnage de Margaux Lemarchal. Puis dans la série événement Empire pour qui elle sera une ancienne star du rock. En parallèle, c’est la maison Gucci qui lui a rendu hommage en février dernier à l’occasion du défilé Automne-hiver 2015. En effet, Alessandro Michele, nouveau creative director de la maison de couture, serait un grand fan de Courtney Love : « I really loved Courtney Love’s look when she was in Hole and had two-toned haïr ». Mais surtout, on verra la chanteuse-actrice dans le très attendu Kurt Cobain, Montage of Heckco-produit par Frances Bean Cobain, la fille du couple. Documentaire qui au vu de la réaction de la principale concernée, promet de devenir culte : « C’est très bouleversant. Je l’ai vu trois fois et je ne le regarderai sans doute pas à nouveau. C’est trop » a-t-elle confié sur le plateau de David Letterman. « Le directeur, Brett Morgen, a fait un travail fantastique dessus. Je lui ai fait une entière confiance… Je lui ai fait entièrement confiance et lui ai donné les clés de mon armoire en lui disant ‘’Raconte la vérité’’ ».

Vous l’aurez compris, Courtney Love est partout, n’en déplaise à ceux qui l’enterrent après chaque frasque. Car celle qui a tout vu et tout connu depuis 30 ans ne laisse personne indifférent. Il y a ceux qui la vénèrent, la portant au rang d’icône, et ceux qui la détestent, l’accusant d’avoir consommé de la drogue pendant sa grossesse – ce qu’elle finit par avouer – et d’avoir précipité son mari dans la tombe.

Les Américains ont toujours adoré les come-back, ça fait partie de la mythologie de ce pays. On vous maudit, on vous juge, puis on vous laisse la chance de vous racheter.

Une chose est sûre : Courtney Love est increvable. Elle représente la femme forte qui se relève toujours et qui transforme en créativité ses expériences négatives, que ce soit dans la musique ou dans le cinéma. Souvent à contre-courant, mais toujours profondément ancrée dans son époque, Courtney Love est plus que jamais un symbole aujourd’hui, celui du féminisme et de la force. En 2009, elle est d’ailleurs élue Femme de l’année par le magazine féminin Elle. Mais de tout ça, Courtney Love semble s’en moquer. Ça ne l’empêche pas d’être condamnée en 2011 pour ne pas avoir restitué une parure de bijoux qui lui avaient été prêtée pour un gala de charité. Ça ne l’empêche pas non plus d’enchainer les cures de désintoxication et les dérapages incontrôlés. Et c’est peut-être pour ça qu’on l’admire et qu’on la déteste autant : pour sa liberté. Sa manière d’être et de faire délicieusement politiquement incorrect. Liberté qu’elle manifeste d’ailleurs dès le plus jeune âge en lisant un poème de Sylvia Plath lors d’un casting pour l’émission télévisée… Mickey Mouse Club.

Il y a eu toute une époque de ma vie où j’étais obsédée par ces histoires d’image, de statut. J’avais tout le temps peur de passer pour une tarte, j’avais besoin d’être reconnue comme une vraie, une pure, une fille de la base. C’était avant.

À une époque où sont glorifiées les stars de télé-réalité qui se contentent de faire la moue au premier rang de défilés, Courtney Love apparait comme un vent de fraicheur que des déclarations telles que « La testostérone est en train de disparaître du rock. La bite est un élément important du rock. On dirait que c’est moi avec ma robe qui doit m’en charger » ne démentent pas. « C’est une artiste importante et elle le restera. Elle est très forte quand il s’agit de jouer la bad girl – ce qu’elle est. D’une certaine manière, elle est sa meilleure ennemie», commente Michael Stipe de R.E.M..

Courtney Love en quelques dates :

9 juillet 1964 : naissance à San Francisco

1981 : création du groupe Sugar Babylon

1986 : participation au film Sid and Nancy

1990 : début du groupe Hole à Seattle

1992 : mariage avec Kurt Cobain

1994 : sortie du deuxième album de Hole, Live Through This

1995Live Through This est certifié disque de platine ainsi que disque de l’année par Rolling Stone, Spin et Village Voice

1997 : nomination au Golden Globes pour son rôle dans Larry Flynt

2004 : sortie de son premier album solo, America’s Sweetheart

2010 : sortie de Nobody’s Daughter de Hole

Crédits Photo : Chelsea Lauren, Hedi Slimane // Sources : Vanity Fair, Les Inrockuptibles

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