Elle a des cheveux blonds peroxydés, des t-shirts déchirés, elle a déjà pleuré en concert submergée par l’émotion de sa chanson, et elle a été signée sur une major à 17 ans. C’est peu dire que l’album de Sky Ferreira a été attendu, la sortie étant annoncée puis reportée depuis maintenant trois ans, une éternité au siècle de Twitter. Mais la it-girl sait garder l’attention sur elle, à coup de looks décalés et d’affaires de détention de drogue.

Le débat sur l’étiquette à lui donner est proche de celui concernant Lana Del Rey, avec un univers aux frontières de la pop music et de l’indie rock (terme importé des US). Les commentaires d’internautes du type « elle s’en fout, elle chante avec son coeur » sont parlants, on entrevoit l’efficacité d’une Katy Perry, une copine, mais avec l’intensité et le mystère de la rousse du New Jersey. L’estampillage indie-pop-branchée est validé par la programmation de la blondinette de L.A. au Festival Pitchfork à Paris ce weekend, aux côtés des groupes électro-pop et DJs de rigueur.

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Et au niveau musical, ça vaut quoi ? L’efficacité de la production et des gimmicks est au rendez-vous, cependant la musique ne semble pas être le coeur du produit. Non, c’est le personnage que l’on va vendre, apprécier, critiquer, car on a là une personnalité riche, non lisse, qui garde un pied en dehors du monde l’entertainment. On ressent chez Sky Ferreira cette nostalgie douce-amère du sud-ouest des US, l’Americana, et cette candeur adolescente, qui en feront une héroïne idéale pour nos teeanageuses post-emo hexagonales.

L’album « Night Time, My Time », sorti hier, devrait connaitre un certain succès médiatique, avec une photo de couverture prise par Gaspard Noé, référence de la culture indé, et un single particulièrement entêtant (« You’re Not the One »).

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