Nombreuses sont les marques grands public à faire appel à des designers reconnus pour booster leur image et profiter de leur aura. Panorama.

Lors que nous avons interrogé le designer Sam Baron à propos de sa collaboration avec la redoute, il nous a confié : « Répondre à un marché ample est un honneur car il permet de toucher plus de consommateurs. Aussi parce que c’est un vrai challenge de dessiner des pièces sachant qu’elles doivent entrer dans différents univers. Dans le cas de La Redoute on sait que les différents types d’habitats français sont notre cible : de la maison de campagne, au chalet dans les Alpes, à l’appartement parisien ou la ferme en Corse. En terme de styles et de fonctionnalités c’est un défi car il faut savoir moderniser et s’adapter à un style de vie contemporain. »

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De plus en plus de marques grand-public s’adresse à des designers pour réaliser une ou plusieurs collections spéciales. Pour la marque, c’est une manière de se démarquer, de positionner de manière plus haute-gamme tout en restant accessible. Pour le designer, c’est une manière de toucher une cible plus large, qui n’aurait pas forcément eu l’idée de se pencher sur son travail auparavant. Pour le designer, c’est parfois aussi une manière de prendre un bol d’air frais entre deux commandes luxe, de toucher à un autre univers. C’est par exemple le cas de l’inimitable Matali Crasset que nous avons rencontré et qui a collaboré récemment avec Ikea : « D’un côté je peux travailler avec des artisans de haute facture comme pour le projet pour Cornette de Saint-Cyr, des bijoux pour l’éditeur le Buisson ou travailler sur de très grandes échelles comme pour Ikea ou Okaidi, j’aime travailler sur ces échelles de contraste. « 

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Autre exemple qui s’éloigne du design produit mais s’intéresse au design de lieu. La collaboration McDonald’s / Patrick Norguet. L’architecte a en effet reconceptualisé un restaurant toulousain pour le géant américain en 2001 : « C’est important en terme de quantité mais c’est surtout passionnant car c’est une réflexion sur la qualité intrinsèque de la marque et une prise de parole sur le design et la qualité des objets« . Une collaboration qui ne semble pourtant pas s’être étendu au delà de Toulouse.

Et du côté du consommateur ? Et bien ça fonctionne ! Entre le prestige de posséder un objet de designer, le sentiment de se démarquer (et celui d’avoir fait une bonne affaire), le consommateurs est heureux et en redemande. Et fait étrange, il en redemande même quand le produit n’est pas à la hauteur de ses attentes. Ainsi, comme le souligne INfluencia dans sa revue consacrée au design, le Juicy Salif (presse-agrumes) de Philippe Starck pour Alessi est probablement l’un des objets les plus rédhibitoires qu’il existe (avez-vous déjà vu une presse-agrumes sans récipient pour récolter la pulpe ?). Ce qui n’empêche pas cet objet d’être un best-seller de la marque, tout comme la bouilloire Hot Bertaa, lancée en 1990 et retirée de la vente set ans plus tard pour défaut de sécurité. Elle avait elle aussi été crée par Philippe Starck…

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