Sam Baron : le grand public le connait à travers ses créations pour La Redoute. Les professionnels et les passionnés de design l’admirent pour ses projets ambitieux et ses nombreux prix. Sam Baron est sans conteste l’un des designers les plus prometteurs de sa génération. Entre collaborations, marque propre et direction de La Fabrica, le lieu dont tous les futurs designers (et pas que, nous en sommes la preuve !) rêvent, Sam Baron nous parle de son parcours et de l’évolution du design.

Sam_Baron@Fabrica_By_Piero_Martinello

Crédits : Piero Martinello

Bonjour Sam, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Tout d’abord l’Ecole des beaux arts de Saint-Etienne puis l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Paris et enfin, j’ai été assistant dans plusieurs ateliers de designers. En 2001 je commence ma propre activité en travaillant pour la boutique du musée des Arts Décoratifs, pour Ardi, pour Vista Alegre…

Comment est née votre vocation pour le design ?

J’ai toujours été attiré par le monde de l’art en arrivant aux beaux arts de Saint-Etienne cela m’a permit de faire un choix en me tournant vers le design qui permet un meilleur rapport avec les clients le public et plus de créativité.

 Vous avez été élu Créateur de l’Année 2011. Est-ce une consécration ou le prenez-vous comme un défi à aller plus loin dans votre métier ?

Aller plus loin et stimuler mon parcours. C’est agréable d’être reconnu de ses paires notamment de Philippe Starck mais c’est plus une motivation pour faire plus et devenir encore plus déterminé !

Qu’est-ce qui vous inspire au quotidien ?

La vie, les musées d’art aussi. J’aime me perdre dans un musée et apprécier la « liberté » des artistes qui nourrissent leur propre univers tous les jours par leur travaux.

Vous possédez votre propre label et collaborez avec plusieurs marques. Comment gérer les identités et les contraintes de chacun ?

C’est un challenge à chaque foi : il faut analyser le brief, le DNA des marques afin de comprendre quelle peut être ma position face avec eux afin de créer une conversation unique qui s’adresse en suite a leurs clients spécifique.

Le grand public vous connaît grâce à vos collaborations, notamment pour La Redoute. Est-ce important pour un designer de proposer des objets destinés au grand public ? 

Bien sûr, pour une première raison qui m’est chère : le design est une profession qui s’adresse à tous. Répondre à un marché ample est un honneur car il permet de toucher plus de consommateurs. Aussi parce que c’est un vrai challenge de dessiner des pièces sachant qu’elles doivent entrer dans différents univers. Dans le cas de La Redoute on sait que les différents types d’habitats français sont notre cible : de la maison de campagne, au chalet dans les Alpes, à l’appartement parisien ou la ferme en Corse. En terme de styles et de fonctionnalités c’est un défi car il faut savoir moderniser et s’adapter à un style de vie contemporain.

Est-ce une manière de démocratiser le design, jugé par certains comme un peu élitiste ?

C’est cela mais c’est aussi le plaisir de dessiner des pièces qui sont utiles à tous et qui résolvent des questions quotidienne pour tous, avoir une table qui s’allonge pour une occasion spéciale comme un diner de famille, avoir un petit bureau qui pourrait devenir une table de toilette…

Quelle est la place du design dans le quotidien aujourd’hui ? Cette place évolue-t-elle plus rapidement ces dernières années ? 

Oui le design est chaque fois plus présent grâce à une information chaque foi plus présente/disponible ce qui permet aux consommateurs de connaître plus et d’avoir la capacité de choisir mieux ce dont ils ont besoin. Que cela soit pour des marques comme La Redoute, Ligne Roset ou même ce que propose les galeries de design internationales.

Lanterna lifestyle - credits OLA RINDAL

Lanterna lifestyle – credits OLA RINDAL

Vous êtes depuis huit ans directeur artistique de la prestigieuse Fabrica. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette fondation et sur ses enjeux ? 

Depuis 8 ans je dirige le design de Fabrica, centre de recherche en communication financé par le groupe Benetton. C’est un endroit de pratique ou des jeunes talents sélectionnés dans le monde entier ont la capacité pendant un an de mettre leur talent en confrontation avec une vision internationale. Nous créons des projets ou ils s’exercent et qui leur donnent une visibilité unique.

L’enjeu est de montrer que grâce au « faire , une formation de créatif devient plus forte. On crée une communauté unique de créatifs mélangeant design, graphisme, musique, art digital, photographie et vidéo qui sont les talents recherchés de demain grâce à une année passée en Italie.

Pensez-vous que d’autres Fabrica pourraient ouvrir dans le monde ?  Peut-on parler de pépinière du design ?

C’est une vraie pépinière de design au sens large qui travaille sur la forme et l’image. Il y a eut d’autres tentatives de la part d’autre groupes/entreprises mais seul Benetton continue à financer cette institution unique grâce a son savoir-faire dans le monde de la mode ou ils ont été visionnaires aussi des leurs débuts.

En quoi consiste votre mission au sein de la Fabrica ? Comment a-t-elle évolué depuis 2006 ? 

Je suis rentré en tant que designer pour ensuite devenir directeur du design. C’est une évolution organique où les responsabilités et le nombre de personnes à gérer a évolué de façon « normale » grâce à mon travail et à mes résultats apportés à la structure ainsi que les projets internationaux créer avec des entreprises de renom international comme Zanotta, ou Daikin. Aujourd’hui, je dirige vingt personnes et je prends toutes les décisions relatives au design de produits, d’espaces, d’expositions ou de production d’éléments graphiques en relation avec ces activités.

Et vous, comment vous voyez-vous évoluer dans les années à venir ?

Reprendre un autre flambeau où une vision créative permet de donner un nouveau souffle à une marque ! C’est ce que je sais faire en mélangeant design et direction créative et c’est ce pourquoi les gens me reconnaissent. C’est une pratique un peu inusuelle pour un designer Français qui ne fait pas que des produits, mais qui apprécie, reconnait, partage et stimule les capacités des autres créatifs afin d’apporter une proposition unique… tout cela grâce à mon expérience en Italie.

A propos de l'auteur

Créatrice de Spanky Few