Pub, jeux vidéos, fictions, presse… La réalité virtuelle est en pleine explosion – mais ça, on le savait déjà – et  s’implémente sur un nombre de médias de plus en plus importants. Si aux États-Unis, la tendance est quasiment devenue un lieu commun, la France rattrape aujourd’hui son retard grâce à l’avènement d’une poignée de créatifs, dont les très talentueux membres d’Okio Studio.

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Okio Studio est la première agence créative dédiée à la réalité virtuelle en France. En janvier 2014, Antoine Cayrol & Pierre Zandrowicz (FatCat Films, Premiere Heure Group) et Lorenzo Benedetti (Studio Bagel Productions, Canal + Group) convergent leur expertise dans la réalisation et la production au profit d’une nouvelle forme de narration immersive, désormais possible grâce à la démocratisation des masques de réalité virtuelle : 360, oculus rift, Morpheus, cardboard.

« Pour l’instant les boîtes de production audio- visuelle spécialisées se comptent sur les doigts d’une seule main. En tant que producteur, j’ai tout de suite vu le potentiel pour des films. C’est une nouvelle manière de raconter des histoires qui laisse au spectateur un sou- venir, voire l’impression d’avoir vécu quelque chose. En terme de créativité, la réalité virtuelle nous force à tout repenser. Il faut recréer la narration, le mode d’écriture, de scénario, la réalisation d’un storyboard… C’est très intéressant, notamment la place que retrouve le son dans l’écriture d’un projet. (…) La réalité virtuelle est vraiment un domaine créatif et novateur, dans lequel on pose aujourd’hui nos pierres sur la narration, la caméra, les retours d’expérience… » Antoine Cayrol

Parmi le nombre important de projets qu’Okio a déjà réalisé, I,Philip est probablement l’un des plus impressionnants. Conçue sur une commande d’Arte avec un gros budget (500 000 euros), cette fiction de 14min est destinée à rendre hommage au romancier Philip K Dick et permet de voir le monde à travers les yeux de Phil, une version robot de l’écrivain. I,Philip est à la fois l’histoire de cet androïde, à qui l’on a implanté la mémoire de Philip K Dick, et la continuité de celle du célèbre auteur de science-fiction à travers les souvenirs de ce qui pourrait être sa dernière histoire d’amour. Ce film propose d’explorer son esprit en 360 degrés.

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« On a passé un an à expérimenter la VR dans tous les sens. On a bricolé nos caméras. On a filmé à ski, en skate, en voiture, sur le Grand huit, pour comprendre comment ça fonctionnait, ce qui marchait et ce qui ne marchait pas. Puis les gens ont commencé à nous appeler. On était devenu les spécialistes de la VR ». Antoine Cayrol

En parallèle, Okio Studio s’attaque aux marques avec une expérience très réussie sur le projet Be The Bottle pour Jean-Paul Gaultier. Comme dans le spot télé, nous nous retrouvons physiquement dans l’un des univers du créateur, avec une histoire différente, mais complémentaire. Les personnages du spot télé, cette fois, ne sont pas au travail, mais au repos et en profitent pour faire toutes sortes d’expériences autour du parfum, parfois avec des résultats rocambolesques !

« Un film classique à ses limites, dans la mesure où on peut faire autre chose en même temps. Avec la réalité virtuelle, on ne peut rien faire d’autre. Le principe c’est l’immersion totale. » Explique Pierre Zandrowicz. « Cette technique permet aux marques de laisser au téléspectateur un souvenir plus qu’un film, car ils auront l’impression d’avoir vécu la scène, d’y avoir participé et pas seulement d’avoir été un spectateur. » Ajoute Antoine Cayrol.

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Source : Stratégies, Socialter, leblogdocumentaire

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