Jesper Just

Jesper Just

Quand l’artiste danois Jesper Just débarque au Mac Val de Vitry-sur-Seine avec dans ces cartons six films aussi oniriques qu’étranges, c’est une petite révolution dans l’art contemporain français. En effet, jusqu’au 5 février 2012, le cinéaste formé à la Royal Danish Academy of Fine Arts ainsi qu’à la Danish Film School expose pour la première fois dans une institution française.

Celui qui a choisi le cinéma pour explorer l’habitus humain nous fait découvrir son univers à la fois lumineux et dérangeant. A travers ces six films dont beaucoup penseront qu’ils n’ont ni queue ni tête, il dresse le portrait de personnage qui se cherche un avenir et qui se cherche eux-mêmes, évoluant dans des décors changeant aussi vite que dans des rêves.

Jesper Just, au-delà du soin apporté aux images, de l’esthétique que recèlent ses films, nous plonge dans une introspection qui parait sans fin. L’amour, l’attente, la tristesse, la folie… Aucun scénario pour fil conducteur, juste des images qui paraissent filmées auhasard mais qui ensemble ont le sens qu’on veut bien leur donner. Car chaque film peut être interprété selon son propre sentiment, sa propre histoire. Qui ne se reconnaîtrait pas dans ce personnage seul face à une route ?

Jesper Just

Jesper Just

« Les films de Jesper Just distillent une ambiance trouble. Ils se construisent sur une étrangeté irrésolue. Déplaçant les codes et techniques du cinéma dans le champ des arts dits plastiques, manipulant et jouant des codes narratifs et autres conventions du genre, il nous entraîne dans un univers suspendu où la mécanique fantasmatique fonctionne à plein régime.

Le point de départ de ses films réside très souvent dans la mise en relation de faits, lieux, situations, anecdotes, etc. De forme courte, ils concentrent des faisceaux de significations sans jamais les dénouer. Ses films sont empreints d’une sorte de mélancolie grave, non dénuée d’un humour distancé. Fortement oniriques, ils accèdent à une forme de signification relative et émotionnelle propre à chaque spectateur.

Très référencés, ses films déroulent des images feuilletées dont la succession, sculptant le temps, joue pleinement du pacte narratif.

Entre réalisme et constructions mentales, les films de Jesper just mettent en scène des émotions, des états psychiques, des relations individuelles, des situations. Décors, objets, bande-son en sont des personnages à part entière. La chanson, fonctionnant comme dans le cinéma de Bollywood, vient commenter et prolonger ce qu’il nous faut bien appeler l’intrigue. Regards, gestes constituent les éléments d’un vocabulaire très maîtrisé où cadrage et montage deviennent les opérateurs de toute une machinerie désirante où le corps est central. Les clichés volent en éclats, interrogeant l’idée même de représentation, nous appelant à aller au-delà du miroir, derrière le rideau de fumée des apparences.

Pour cette première monographie dans une institution française, nous avons souhaité accompagner la nouvelle production, « This Unknown Spectacle » (2011), pièce centrale de l’exposition, d’un ensemble de cinq films, permettant ainsi une meilleure appréhension de l’univers de Jesper Just. »

Frank Lamy, Commissaire de l’exposition

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A propos de l'auteur

Créatrice de Spanky Few