La Gaîté Lyrique passe à l’heure marocaine à la rentrée en célébrant Tanger à l’occasion d’un festival mêlant art, musique, rencontres et food. Des musiciens occidentaux issus des scènes électro, hip-hop et rock hybrideront leur pratique dans un jeu de ping pong avec des musiciens tangérois et notamment The Master Musicians of Jajouka. Une belle et longue nuit musicale nous transportera jusqu’à la transe. Quant à la tradition du couscous du vendredi, elle sera respectée et agrémentée par quelques performances… La Cinémathèque de Tanger et la Librairie des Colonnes déménageront le temps d’une semaine à Paris pour aborder la ville sous divers angles, à travers une riche programmation de films, de rencontres et de lectures. L’ambiance si particulière de la médina envahira la Gaîté lyrique à travers un grand souk de jeunes créateurs.

Tanger © Céline Pellegrino

Tanger © Céline Pellegrino

Jeudi 25 septembre

15h > 19h : Tanger sur écoute (salon d’écoute avec France Culture, Radio Grenouille, ARTE Radio)

16h > 18h : Images de Tanger, Projections de films expérimentaux et de courts métrages

17h > 21h : Radio Nova en direct de Tanger Tanger, à la Gaîté lyrique – Apéro de lancement

19h – 20h45 : Cinéma Rif #1 : Les fantômes de Tanger

21h > 22h30 : Ciné-concert (création) :

Bachir Attar and the Master Musicians
of Jajouka – Film : Jajouka : Quelque chose de bon vient vers toi, de Eric et Marc Hurtado (une soirée co-produite par l’Institut
du Monde Arabe)

Vendredi 26 septembre

15h > 19h : Tanger sur écoute (salon d’écoute avec France Culture, Radio Grenouille, ARTE Radio)

16h > 18h : Images de Tanger, Projections de films expérimentaux et de courts métrages

19h > 20h : SuperTalk (création) : Les bad girls des musiques arabes par Jacqueline Caux

19h > 20h45 : Cinéma Rif #2 : Tanger, rêves des brûleurs de Laïla Kilani + Tanger gool de Juan et Andrea Gautier

20h > Minuit : Couscous party
Nova envoie la semoule. Grand repas
+ battle de DJ & diggers, avec Radio Nova et Melting Popote

Samedi 27 septembre

14h > 20h : Pop-Up Souk : découverte des jeunes créateurs marocains (design, textile, graphisme…)

15h > 19h : Tanger sur écoute (salon d’écoute avec France Culture, Radio Grenouille, ARTE Radio) : carte blanche à Colette Fellous

16h > 18h : Images de Tanger, Projections de films expérimentaux et de courts mé-trages

18h > 19h : Les mots de Tanger, Mohamed M’Rabet lu par Eric Valentin + programme en cours

19h > 20h45 : Cinéma RIf #3 :
Sur la tombe de Genet d’Abdallah Taia + Un Americain à Tanger de Mohamed Ulad-Mohand + The Tangier 8 d’Ivan Boccara, Carla Faelser,

Akram Zaatari, Liliane Giraudon, Natalia Almada, Peter Gizzi, Jem Cohen et Luc Sante

21h > Minuit : Radio Nova en direct de Tanger Tanger à la Gaîté lyrique

21h > 01h : Tanger la nuit !

Dimanche 28 septembre

12h > 16h : Tanger Tanger Brunch

12h > 19h : Pop Up Souk : découverte des jeunes créateurs marocains (design, textile, graphisme…)

15h > 17h : Capitaine futur à Tanger :
les petits partent à la découverte des couleurs et sonorités tangéroises

15h > 19h : Tanger sur écoute (salon d’écoute avec France Culture, Radio Grenouille, ARTE Radio)

17h > 18h : Les mots de Tanger, une histoire de la photographie par Stéphanie Gaou

Et tous les jours

Visite augmentée de la Gaîté lyrique avec Sonosphères à travers Tanger et sa littérature

Exposition photographique par Les Insolites

page8image18552 page8image18712 page8image18872 page8image19032

page7image15088

Quel est le point commun entre William Burroughs, Eugène Delacroix, Jimi Hendrix, Marguerite Yourcenar, Roland Barthes, John Malkovich, Yves Saint Laurent, Keith Richards,

Henri Matisse, Jim Jarmusch, agnès b. ou encore Jean Genet ? Réponse : TANGER. Objet de fascination pour les uns, sujet et source d’inspiration pour les autres, celle que l’on nomme la Ville du Détroit a fait couler beaucoup d’encre et dérouler des kilomètres de pellicule. Alors que l’Europe d’après-guerre se remettait de ses blessures, Tanger devint la ville des étrangers, attirant une population interlope en

manque de décadence. C’est dans ce contexte, au milieu des années 50, que William Burroughs y écrivit son chef d’œuvre, Le festin nu, dans la chambre N°9 de l’Hôtel El Mouniria, accolé au désormais légendaire Tanger Inn.

Des hauteurs de la Kasbah, il suffit d’observer les phares des voitures circulant sur les côtes espagnoles pour saisir à quel point Tanger, à moins de 14 km de l’Europe et au carrefour de

l’Océan Atlantique et de la Mer Méditerranée, occupe une place bien à part au Maroc et dans l’Afrique tout entière. L’Occident à portée de vue se frotte à la culture orientale, les courants alternatifs s’hybrident au contact des formes traditionnelles, telle que la musique gnawa et les danses de transe. Aujourd’hui, tous les indices montrent que Tanger est en train d’opérer une mue importante, espérée par les uns, source d’inquiétude pour les autres. Les investissements affluent de toutes parts, les immeubles poussent comme des champignons

regroupés en grappes anarchiques. Mais tous ces aspects ne changent rien à l’effervescence du quotidien. Les rues labyrinthiques de la Médina fourmillent de petits commerces de fortune, la place du grand Socco ne désemplit jamais, les musiciens du cercle arabo-andalou continuent de jouer aux portes de la Kasbah et l’espace public tout entier déborde à toute heure du jour et de la nuit. C’est sous l’angle de ces regards croisés entre Tanger et le reste du monde, mais aussi entre ses mythes et son actualité la plus contemporaine, que cette Ville

Invitée sera abordée à la Gaîté lyrique. Musique, cinéma et littérature seront au centre de cette manifestation. Musique, car on ne peut penser Tanger sans y associer un panorama

de sonorités, passant par les traditions gnawa, chaâbi, jajouka ou arabo-andalouse, mais aussi par le rap et les grands noms du rock inspirés par cette ville comme les Stones, les Clash et bien d’autres. Le cinéma car les couleurs de Tanger impriment la pellicule comme peu d’autres villes. Des centaines de réalisateurs du Maroc et du monde entier ont pris Tanger pour sujet ou comme décor, à l’image du

dernier film de Jim Jarmush. Enfin la littéra- ture, car Tanger a fait couler tant d’encre tout en préservant une forte tradition orale. Tahar Ben Jelloun, Mohammed Choukri, Mohammed M’Rabet ont côtoyé les Jean Genet, Paul Bowles et autres Allen Ginsberg, Joseph Kessel ou Tennessee Williams. Concentrés dans quelques rues de la Kasbah, tous ces grands noms de la littérature ont participé à l’émergence d’un mythe perpétué maintenant par les nouvelles générations.

A propos de l'auteur

Créatrice de Spanky Few