Jean-Louis Deniot aime surprendre et cela se voit. Juxtaposition de matières, audace dans le choix des éléments… Et surprendre, il le fait aussi avec Jean-Louis Deniot : Interiors, un premier ouvrage très prometteur qui nous fait entrer dans les secrets d’un des plus grands décorateurs du moment. Rencontre. 

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Bonjour Jean-Louis,  pouvez-vous nous parler de votre parcours ? 

J’ai fait un Bac A3 (Philosophie et Art‎) puis un atelier préparatoire rue de seine à Paris, puis 2 ans d’architecture pure dans une école de la mairie de Paris… puis 5 ans d’architecture d’interieur et produits industriels à l’Ecole Camondo. Diplômé en Juin 2000, j’ouvrais ma société en Septembre. Ma soeur Virginie, un diplôme de ESG en poche est venue me rejoindre comme associée pour prendre en charge la partie business. Depuis , 15 ans plus tard,  20 employés de plus, installés dans 350 m² de bureaux, rue de Verneuil, la petite enterprise familiale a fait son chemin!

Comment est née votre vocation pour le design et l’architecture d’intérieur ? 

J’ai toujours su que ce serait mon futur métier, l’envie est né très tôt, vers l’âge de 8 ans, une vraie envie de décors mais sans savoir si cette envie se développerait dans les interieurs privés, le théâtre ou le cinéma. Ce qui explique sûrement pourquoi beaucoup trouvent mon travail assez cinématographique.

Pour beaucoup, vous êtes considéré comme un des représentants de la nouvelle génération de décorateurs « hauts de gamme ». Le prenez-vous comme un défi ou est-ce quelque chose qui peut vous mettre mal à l’aise ? 

Je suis enchanté de représenter une des têtes pensantes et dirigeantes de ce métier, j’en suis extrêmement ‎fier. Il n’y a d’ailleurs aucun facteur de coïncidence ou de chance, ce statut je l’ai toujours voulu et je l’ai obtenu par le fruit d’un travail constant. Evidemment l’hyper exposition vous soumet à une pression permanente de remise en question, mais je trouve cela très captivant car j’aime surprendre l’audience.

Vous avez la particularité d’être multidisciplinaire. En effet, vous concevez des intérieurs, mais également des meubles. Comment envisagez-vous ces deux disciplines ? 

L’ensemble de mon travail est très éclectique : chaque projet, chaque histoire raconte quelque chose de différent. Je n’aime pas les répétitions, j’aime que chacun de nos intérieurs soit un trip à lui tout seul. Ce qui m’ennuie , ce sont les intérieurs aux looks établis, tous identiques, les intérieurs où l’on sent que la patte du décorateur s’embourbe… J’ai besoin d’un perpétuel renouvellement,  j’aime que l’on ressente dans mes intérieurs l’excitation, l’énergie, la vie !  Même chose pour les collections de meubles, car il s’agit d’un exercice libre où je fais ce qui me plaît, ce qui me paraît adéquat. Si mes pièces se vendent, si elles plaisent, j’en suis ravi.

Vous avez l’habitude de travailler à l’échelle internationale. Qu’est-ce qui différencie les demandes que vous pouvez recevoir à travers les continents et les différents pays ? 

J’ai commencé à planter des graines dans d’autres pays très tôt, participant á des Show houses à New York, à proposer mes services dans d’autres pays afin de m’insérer sur les marchés internationaux, et aussi pour ne pas être pris en otage par l’économie française. Aujourd’hui nous travaillons dans 20 villes dans le monde  et 12 pays. ‎J’adore être basé à Paris, mais j’ai besoin d’en sortir le plus souvent possible, les projets à l’étranger sont un tel bol d’air et une telle inspiration, je ne pourrais pas m’en passer. Chaque projet international est nourri par 1/3 de mon interprétation du pays, 1/3 la personnalité des clients et 1/3 de mes inspirations du moment. Je ne peux pas dessiner le même appartement qu’il soit situé à Londres, New York, Moscou ou Hong Kong… Je suis toujours très inspiré par l’art de vivre dans chacun des pays où je travaille, et je le maximalise en le mélangeant au mien.

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Existe-t-il réellement des tendances fortes et si oui, laquelle à votre préférence ? 

Le luxe de notre travail est que nous n’avons pas à suivre les tendances etant donné que nous pouvons fabriquer tout ce qui nous inspire. Nous nous devons même de dépasser les tendances. L’on peut parler de courants, d’inspirations, de directions artistiques, mais cela est propre à chacun, c’est très personnel, c’est ce qui alimente les secrets de fabrication de tout designer.

Quel projet a été le plus enthousiasmant pour vous ? 

Ils le sont tous. Imaginez que je travaille sur 30 projets aux quatre coins du monde. C’est l’ensemble qui est enthousiasmant, car un projet a encore plus d’intérêt lorsqu’il est confronté aux autres. Passer d’une propriété au Maroc en bord de mer, à un palais en Inde, un dupleix à Chicago, un château à Vienne,une villa à Miami, une maison de ville en Espagne, une Penthouse à New York, un triplex à Bangkok, un hôtel à Paris, une maison de ville à Hong Kong, ou un manoir à Los Angeles … chaque ville, chaque rendez-vous de chantier est unique et captivant, chaque expérience est si unique d’un pays a l’autre.  C’est incroyable de pouvoir glisser d’un repertoire décoratif à un autre.

Parlez-nous de votre ouvrage Jean-Louis Deniot : Interiors, comment le décrieriez-vous ? 

C’est mon premier livre et je suis ravi d’être parvenu à le sortir si tôt, car c’est le premier mais pas le dernier ! Rizzoli, l’éditeur, a choisi l’angle français pour ce premier volume, donc une majorité des projets sont en France, puis à la fin de l’ouvrage, un projet à Chicago et une propriété à Los Angeles y sont également présentés afin de montrer comment mon goût s’exporte à l’étranger. Le livre se vend très bien, déjà 10.000 exemplaires vendus en deux mois. Mon prochain livre emmènera le lecteur, en jet privé signé JLD, autour du monde dans les 12 pays dans lesquels nous travaillons. Le livre devrait sortir chez Rizzoli en 2018.

En quoi était-ce important pour vous d’immortaliser votre travail à travers un livre ? 

J’ai tellement été captivé et fasciné, très jeune, par les livres des grands décorateurs que j’imagine qu’il y a toujours des générations à éblouir et à enchanter‎. De plus, un livre est un très bon outil de communication. Mon livre présente également des projets non publiés ce qui est rafraichissant pour ceux qui nous suivent depuis longtemps.

Enfin, quels sont vos projets pour les mois à venir ?

‎Prendre 15 jours de vacances !!!!!!!

A propos de l'auteur

Créatrice de Spanky Few