Il y a presque deux ans, nous interviewions la photographe Keikoo alias Caroline Keî pour le webzine Discordance. Retour sur les projets d’une des photographes les plus talentueuses de sa génération.

Que représente l’univers de la photographie pour toi ?

beaucoup de choses à la fois… D’abord un jeu avec la lumière, les éléments, le hasard. Ensuite l’évasion et surtout la possibilité de pouvoir l’imager. La photographie me permet de projeter mon imaginaire, mes émotions et mon ressenti et tout cela en un instant très court. Parfois, un instant passe tellement vite que je me souviens à peine l’avoir vu, mais comme j’ai eu le réflexe de le photographier, l’instant reste et prend une dimension tout autre.

D’où vient cette passion pour les images ?

En fait, il n’y a pas vraiment un élément déclencheur en particulier ni un moment précis. En effet, j’ai toujours été une grande rêveuse. Petite, je regardais souvent les nuages et les oiseaux en me disant qu’ils avaient de la chance, de pouvoir aller ou ils veulent là-haut. C’est ce je voudrais qu’on retrouve aujourd’hui dans mes photos. Ce sentiment de liberté, d’air et d’envol.

Quelles sont tes sources d’inspirations ?

L’invisible. Je veux dire par là, ce qui n’est pas visible à l’oeil au moment de la prise de vue, mais qui apparait sur la pellicule, les « accidents » : Ils donnent un aspect irréel et inconscient à l’image. C’est actuellement ce que je recherche le plus dans mon travail. Il y a aussi la lumière, la nature, les voyages, découvrir de nouveaux paysages et le mouvement.

Pourquoi privilégies-tu l’utilisation du lomo ?

C’est un appareil qui a une valeur affective pour moi. Un jour, un ami m’a offert un appareil jaune fluo en plastique, qui ne nécessitait aucun réglage. Cela m’a incité à l’utiliser de manière inventive. Et j’ai de suite été séduite par le résultat. Le coté minimaliste et aléatoire de cet appareil permet de se concentrer vraiment sur le sujet et l’émotion de l’instant.

Comment envisages-tu ton avenir dans la photo et à travers cela, l’avenir de la photo lui-même ?

La photo est très à la mode en ce moment… Peut être un peu trop, ce qui déprécie un peu le travail des vrais photographes, ceux qui ne passent pas leur temps à mitrailler tout et n’importe quoi, mais qui portent un regard sur le monde qui leur ai propre. Je ne vois pas forcément mon avenir dans la photo uniquement, mais dans l’art en général. Parallèlement à la photographie, j’écris, je fais de la musique et je réalise des vidéos. Tout cela est lié et ce que je souhaite, c’est à l’avenir rassembler les bouts pour relier l’ensemble de mes créations.

Aujourd’hui, Caroline Keî s’essaie aussi à la vidéo. Elle a notamment réalisé le très beau clip du groupe My Broken Frame ainsi que plusieurs vidéos pour le collectif Flateurville. Elle projette aussi ses photos lors des concerts en appartement de Grosse Caisse TV.

 

My Broken Frame par Caroline Keî

 


A propos de l'auteur

Créatrice de Spanky Few